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Débuter la conception d'un e-learning #1

  • Photo du rédacteur: Morgan Travers
    Morgan Travers
  • 25 avr.
  • 4 min de lecture

Le process créatif est un moment délicat. La feuille blanche hante beaucoup d’entre nous et nous paralyse. Avoir son carnet de jeu sur son bureau pour déjouer les pièges au début de la partie n'a pas de prix. Nous allons découvrir les techniques pour transformer ce moment délicat en plaisir.


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Au début de la création d'un module e-learning, nous recevons souvent le fichier PowerPoint qui servait pour la formation présentielle. Parfois, un semblant de story-board détaillé et rarement la réponse à notre questionnaire pour affuter notre pédagogie. La plupart du temps nous subissons la loi de l'agenda du commanditaire. La pédagogie est donc sacrifiée sur l'autel de la productivité.



"La pédagogie est donc sacrifiée sur l'autel de la productivité !"



Nous devons donc être malins et nous transformer en poil à gratter. Il s'agit de harceler notre commanditaire pour qu’il prenne ses responsabilités et nous donne au minimum un objectif principal et trois sous objectifs. En attendant, nous pouvons commencer à construire notre squelette, car le temps qu'il nous réponde, nous traverserons plusieurs saisons au calme.

Photo Source articulate Blog : https://images.app.goo.gl/zXxhwc6EhbVnnPdx7
Photo Source articulate Blog : https://images.app.goo.gl/zXxhwc6EhbVnnPdx7

Si je suis mon playbook, je commence toujours par le moodboard. Trouver nos trois couleurs prend du temps (une couleur dominante, sa version plus douce et une couleur contrastée). Il faut être corporate ou s'inspirer d'un thème, l'essentiel est de bien respecter le taux de contraste qui est de 4 pour l’accessibilité. Il est important de choisir deux polices, une exotique qui peut donner le ton, mais ce n'est pas obligatoire et une police full accessible. Pour cette dernière la famille Lexend correspond parfaitement. Elle évite la fatigue visuelle lors de la lecture sur écran.


C'est le moment d'envisager un style visuel. Nous souhaitons du vectoriel que nous modifierons à notre guise sur Illustrator ou des photos réelles. Du flat design, de l'isométrie ou des images générées par l'intelligence artificielle, les questions fusent, mais la gourmandise créative est un vilain défaut. C'est un conseil, l'équilibre entre création sympa et temps de création est primordial. Ne l'oubliez surtout pas si vous êtes débutant.



"La gourmandise créative est un vilain défaut"



Nous arrivons maintenant à la partie la plus sympathique ! La conception de la version martyre que nous avons vue dans la chronique précédente. Elle correspond généralement au premier chapitre de la formation.


De mon côté, je m'efforce à créer trois versions martyres différentes, car c'est le moment le plus important de la conception et de nos futurs échanges avec le commanditaire. Décortiquons les trois versions :


1 - La version carte blanche


Une version ou je m’octroie carte blanche, je laisse ma créativité s’exprimer pleinement, je vais réfléchir à une histoire et utiliser des techniques scénaristiques piochées dans le livre de Truby. Mais je ne vais pas mentir, je suis maintenant bien aidé par l'IA .



"Je me concentre essentiellement sur la mise en contexte pour aider l'apprenant à comprendre pourquoi il suit cet e-learning."



Je me concentre essentiellement sur la mise en contexte pour aider l'apprenant à comprendre pourquoi il suit cet e-learning. Je vais multiplier les cas pratiques et essayer de donner du sens à chaque slide. Nous travaillons le wording pour que le message passe. L’idée majeure est de coller à la réalité terrain.


Cette version peut être assez pauvre graphiquement, seul le contexte a de l'importance. Cette version est généralement choisie par les experts métiers lorsqu'arrive l'heure du choix entre les trois versions.


2 - La version descendante ou roue de secours


Quand je forme une nouvelle personne, je l'oblige à créer une version simple, facile et efficace, celle que j’appelle la version descendante, car je sais par expérience que celle-ci, elle va réussir à la terminer.


Elle est esthétiquement bien construite, le format est très classique et correspond à l'e-learning bien chiant que nous connaissons tous. Cette version est avant tout une sécurité envers le commanditaire. Je vais très vite dans la conception et elle me permet dans des cas précis de fournir un module en moins d’une semaine.


Cette version peut être appréciée dans des projets longs et compliqués. Cependant elle n'a aucun impact pédagogique et rend parfois mon métier absurde.



3- La version punk


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La version punk est celle où nous pouvons aller très loin. Elle rend notre métier formidable. Prenons des exemples précis :


- Dans le cas d’une formation RSE, nous pouvons incarner un panda accro au Bambou qui entamerait un périple détonnant pour se rendre à la Cop 28 au Qatar. Dans ce storytelling, nous travaillerons alors plusieurs thèmes en profondeur, comme le green Washing, l’absurdité de certaines décisions environnementales et proposer un débat sur quel impact a vraiment la RSE sur un salarié de l'entreprise.


- Sur la lutte contre le Blanchiment, nous pouvons commencer sur une formation classique et ennuyante et d’un coup notre personnage se retrouve accusé de blanchiment et doit prouver son innocence. Il doit tout faire pour réparer cette injustice et chercher comment il s’est retrouvé dans cette situation. Nous encourageons notre apprenant à aider notre personnage en s’intéressant à la réglementation.


La version punk learning est celle qui a le plus de chance de marquer son public, car elle est détonante et l’ancrage émotionnel se fait automatiquement. Elle est rarement validée par le panel de décideurs qui est frileux et a peur du qu’en-dira-t-on. Alors qu’un peu de panache pourrait permettre à nos apprenants de vivre une expérience originale.


Et finalement peu importe, car la version punk est celle qui fait de nous de véritables artistes.


La suite du playbook au prochain épisode !


Enjoy


Chronique 25

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